Persée tenant la tête de Méduse

     Le Moyen-Age a été une période d’obscurantisme et de régression ce pourquoi les artistes font un retour à ce qu’ils considèrent comme l’âge d’or de l’Homme. Méduse durant la renaissance est une figure de la mythologie très en vogue dans l’art. Elle a été reprise par de grands maîtres comme Da Vinci ou Cellini.

     Souvent, seulement sa tête ou son buste sont représentés, comme le montrent les œuvres Tête de Méduse de Pierre Paul Rubens de 1618 et le Buste de Méduse de Bernin datant de 1630. Le retour à l’antiquité fait en sorte que les artistes portent un regard paradoxal sur la gorgone même si elle les fascine. C’est-ce-que dit La beauté et ses monstres : l’Europe baroque du XVIème-XVIIIème siècle.

Les cheveux de Méduse sont donc perçus comme l’emblème d’une féminité monstrueuse. L’œuvre de Caravage, populairement appelé le Bouclier d’apparat date de 1597 approximativement. On peut voir la volonté du réalisme dans cette peinture qui est commune aux représentations d’exécutions sanglantes de la Renaissance.

L’artiste privilégie donc l’action instantanée : Méduse a les sourcils froncés, les yeux exorbités avec une bouche ouverte. La mise en scène de cette tête détachée de son corps avec le sang dégoulinant de sa gorge fait horreur. Cependant, elle est bien la destruction d’une puissance dangereuse.

Persée est le héros qui ne craint aucun adversaire et qui triomphe de toutes les épreuves. Méduse dans cette œuvre est maléfique, le mythe reste inchangé, sa mort représente donc le triomphe du bien sur le mal. L’artiste s’est approprié le mythe mais ne l’a pas dénaturé : seul la présence des divinités romaines montre ce qui est peut-être un éloge du pouvoir florentin à travers l’Empire romain.
La sculpture est caractérisée par son inspiration des mythes grecs concernant Méduse et Persée. En effet, Méduse est toujours une créature symbolisant le mal, ici symbolisant plutôt l’ennemi républicain. Cette œuvre est une instrumentalisation politique, très courante durant la Renaissance. La politique utilise l’art en tant que propagande. Enfin, la Renaissance est marquée par un besoin de renaître, d’où ce retour aux origines, à l’Antiquité.