L'antiquité Greco-romaine de Méduse

D'après le premier état du mythe qui était grec, Méduse aurait été une belle jeune fille dont Poséidon se serait épris. Elle aurait profané un temple dédie à Athéna, qui l’aurait punie en la métamorphosant en Gorgone. Ainsi, les cheveux de Méduse furent changés en serpents et ses yeux furent modifiés : ceux qui croisaient son regard à présent étaient pétrifiés. Ensuite, Persée, avec l’aide du bouclier d’Athéna alla lui trancher la tête. Du flot de son sang naquirent alors le grand Chrysaor et le cheval Pégase, ses enfants.

En effet, Méduse est un monstre, elle est considérée par le peuple grec comme une figure du mal, surtout de par son pouvoir. Elle a été victime d’une transformation, la profanation du temple d’Athéna lui a valu d’être maudite. Le fait qu’une femme soit perçue comme une créature maléfique n’est pas sans rappeler que les sociétés grecques étaient patriarcales. Les auteurs Eschyle (VIème et Vème siècle avant J-C) et Apollodore (Ier ou XIème siècle après J-C) de par les descriptions qu’ils donnent de la Gorgone, bien qu’elles soient différentes, font en sortes que Méduse représente la terreur personnifiée. Ainsi, on peut se demander comment le mythe va-t-il traversé le temps.

Tout d’abord, il est certain que la mythologie romaine a été bâtie à partir de la mythologie hellénique. De nombreux dieux et déesses sont identifiés comme étant grecs, de par leurs attributs. Cependant, ils ne portent pas les mêmes appellations, il y a par exemple Zeus qui devient Jupiter, Athéna qui devient Minerve ou Poséidon qui devient Neptune. A première vue, on peut penser que la mythologie romaine n’a rien d’original mais tout au contraire, elle possède des propres spécificités. En effet, la mythologie grecque raconte les exploits de dieux et héros, tandis que la romaine est une mythologie nationale. Les mythes sont fondés sur l’Empire romain, l’approche est donc beaucoup plus historique. L’un des plus connus est celui sur la fondation de Rome : l’histoire des jumeaux Remus et Romulus. Cependant, nous verrons que la représentation de Méduse et de son mythe n’ont pas réellement changés depuis l’antiquité grecque.

En 2004, a été retrouvé en France dans la ville de Besançon une mosaïque de Méduse, plus précisément au collège Lumière. Elle daterait de l’époque romaine. Un très grand nombre de mosaïques ont été découvertes depuis la fin du 17ème siècle car la mosaïque était l’art romain par excellence. On dit également que les formes de décors de sols remonteraient à la période augustéenne. La mosaïque est polychromatique : elle contient du marron, du blanc, de l’orange, du rose, du rouge et du gris. Il s’agit du bouclier d’Athéna et Méduse est au centre : son visage est repoussant, elle est représentée en gorgone.

D’une part, ses cheveux sont des serpents et ses yeux sont grands et perçants : nous retrouvons le mythe du regard qui pétrifie. On peut souligner la présence de petits triangles noirs qui sont en fait des écailles de poisson, ainsi qu’un caducée ailé, symbole d’hermès. Evidemment, au vue de l’ancienneté de l’œuvre, elle a été partiellement détruite. En réalité elle se trouvait dans une d’apparat car il y avait ce besoin de montrer sa richesse.

Néanmoins, les romains la représentaient en monstre comme dans l’antiquité grecque mais ne la percevaient pas pour autant de la même manière que leurs prédécesseurs. Les romains en bâtissant leur propre mythologie. Les pratiques de rituels étaient appliqués strictement même aux divinités les plus belliqueuses. Méduse est devenue une alliée du peuple romain, elle est par exemple représentée à l’entrée des temples comme à Didymes. Elle est maintenant une « protectrice », devenant un emblème contre le mauvais œil sous la forme par exemple d’une bague. C’est donc une Méduse connotée plus positivement sous l’Empire romain. La gorgone conserve tout de même son image de monstruosité dangereuse comme nous l’avons vu avec la mosaïque.